
COPACABANA & ISLA DEL SOL
À nous le lac Titicaca ! Le plus grand lac d’Amérique du sud et le plus en altitude et navigable. Ce lieu était très important aux yeux des Incas car il est pour eux le berceau du premier Inca qui aurait surgi de ses eaux. « L’île du Soleil » était alors sacré.
Le 01 mai 2016
Après deux jours de bus, on y arrive enfin, COPACABANA ! À la fin on commençait vraiment à en avoir marre et comme les enfants quand on est fatiguées on devient énervées et on s’était donc mises à chanter dans le bus. Pour vous la faire court, on a dut embêter quelques personnes, en particulier ces pompiers français qui se la pétaient et qui étaient derrière nous. Bref, on arrive et c’est la me*de. J’avais lu quelque part qu’il y avait une fête le premier week-end de mai mais je pensais pas que c’était à ce point là. On est fatiguées par le trajet, on ne s’est pas lavées en deux jours et on commence à faire le tour des hostels… Ils sont tous pleins. On commence à essuyer un, deux, trois, cinq, dix refus. Hummm, qu’allons nous faire ? On redescend vers les rives du lac et on continue notre recherche. On croise les 3 pompiers qui sortent d’un hôtel. Ils nous disent que malheureusement pour eux, il y a bien une chambre, mais pour deux. Quelle chance pour nous ! Bon, on paye 40 bolivianos pour un truc sale sans prise dans la chambre mais au moins on n’est pas dehors. J’ai appris par la suite que certains avaient eu moins de chance et s’était retrouvés à camper dans des genres de garages. Pas super !
On se fait un petit restaurant le soir et on part se coucher, complètement crevées.
Le 02 et 03 mai 2016
Je me réveille et l’enfer s’abat sur moi. J’ai très très très mal au ventre, j’ai vomi pendant la nuit, j’ai des remontées acides qui me tuent l’estomac et la gorge. Serait-ce le vin pas cher du restaurant de la veille ? On est sensé prendre le bateau à 13h pour l’Isla del Sol (on a payé 20 Bolivianos pour info) mais je ne m’en sens pas capable. Je reste allongée jusqu’au dernier moment. Je me force finalement à sortir du lit et pars à la recherche d’une pharmacie. Il fait chaud, il y a un monde fou, je ne trouve pas de pharmacie ouverte, j’ai envie de pleurer. Puis comme sorti de nul part, Thomas (Le mec rencontré à Tupiza), ça me fait plaisir de le revoir malgré la douleur. C’est incroyable comme le monde est petit. Mais je continue mon chemin jusqu’à la pharmacie où je prends un remède pour les remontées acides, en espérant que ça m’aide.
Je me force à faire mon sac et on prend le bateau pour aller sur l’île. Vu mon manque de motivation et de force on décide d’aller directement du côté nord et de se balader autour. Thomas m’a conseillé de privilégier ce côté, plus beau selon lui. On trouve tout de suite un hôtel pour 20 Bolivianos la nuit. L’endroit est superbe et resté dans son jus. On fait un petit tour avec Géraldine et c’est le kiff. En plus, la douleur a disparu (pour le moment). On a l’impression de faire un bond dans le passé. Des cochons, des poules, des ânes et autres bêtes se baladent dans la rue. Les Boliviens cultivent dans les champs alentours, tout ça avec la vue sur la mer magnifique (enfin, c’est un lac en réalité), c’est whaouu.
On retourne sur le village et on passe la soirée avec les gens de l’hôtel. Ça parle anglais, espagnol et français. Tout ce que j’adore ! Et patatra, mon mal de ventre revient ! Un anglais me passe des pastilles anti-acides qui m’aideront à passer la nuit mais au matin c’est le début de l’enfer. Je me motive, enfin Géraldine me motive pour aller jusqu’à la ruine. Ça grimpe, je souffre, je n’en peux plus et pourtant ce que je vois est magnifique. On est parties de bonne heure et donc il n’y a personne sur le chemin, on croise juste quelques cochons et chevaux. On passe à travers des champs tout en longeant la côte. La vue est incroyable. J’essaye d’en profiter malgré la souffrance. La pauvre Géraldine s’en prend plein la tête car j’ai l’impression qu’elle ne comprend pas à quel point j’ai mal. D’ailleurs si tu me lis Géraldine, je m’excuse d’avoir été super désagréable. Je lui dis de continuer sans moi – « Laisses moi mourir » – et je la rejoins doucement aux ruines qui sont, autant le dire, nulles, mais le paysages lui, est à couper le souffle. Le guide qui est sur place me donne des herbes à mâcher mais ça ne m’aide pas vraiment. Ça me fait effectivement vomir mais je ne me sens pas mieux. Je fais le retour quasiment en courant car je n’ai qu’une hâte, arriver !
Une fois arrivée, je reprends un thé avec les herbes dégoûtantes mais ça ne m’aide toujours pas. Je supporte difficilement les 2h de bateau pour retourner jusqu’à Copacabana. J’essaye de souffler bien fort, ça me fait un peu passer la douleur. Je n’arrive même pas à porter mon sac et je me retrouve à payer un gamin pour amener mon sac jusqu’à la place d’où partent les bus. Rien que le fait de monter, et pourtant, sans mon sac, je n’en peux plus. J’arrive sur la place, m’assoie et m’écroule en vomissant de nouveau. Je n’en peux plus. Je me mets à chialer et à gueuler. « Mais me*rde j’en ai marre« . Je n’ai plus qu’une envie : rentrer chez moi et être dans mon lit. Mais je sais qu’avant ça il va falloir que je me tape le bus jusqu’à La Paz puis deux jours d’avion (car oui, je ne vous l’ai pas dit mais c’est enfin le jour de mon retour). Et le pire c’est que c’est le dernier jour avec Géraldine et je ne peux même pas en profiter. Elle s’inquiète de se retrouver seule, j’essaye de la rassurer tant bien que mal. On reste ensemble jusqu’à 19h et par miracle la douleur passe pendant ce dernier moment à deux. Je peux donc lui dire au revoir comme il se doit. Gracias Amiga, tu m’as fait kiffer.
Sur les 2-3 heures de bus pour aller à La Paz, je vomis 3 ou 4 fois. Heureusement la fenêtre s’ouvre. Je n’en peux plus, je suis à bout. J’ai super mal. Je suis seule, dans ce bus rempli de Boliviens qui puent, je me vomis presque dessus – Enfin ça se n’est pas le plus grave car je n’ai rien dans l’estomac depuis la veille. J’arrive enfin à La Paz et là surprise ! Le bus ne me dépose pas dans le terminal mais au milieu d’une rue, je ne sais où dans la ville, à 11h du soir. Il n’y a rien à part un petit kiosque qui est en train de fermer. Je n’ai même pas la force de porter mon sac. Je demande à la dame du kiosque si elle peut m’appeler un taxi « non non non ». Hummm, j’ai envie de m’asseoir là et d’attendre qu’un hélicoptère vienne me chercher mais je sais que ça n’arrivera pas. J’ai envie de pleurer mais je me donne un coup de pied aux fesses et me relève. Je demande de l’aide à un monsieur qui m’aidera à prendre un micro pour arriver jusqu’à un endroit où je pourrai trouver un taxi. Dans le micro une dame comprend ma situation et me propose de m’amener jusqu’au taxi car d’après elle c’est dangereux de se balader seule à cette heure ci. Finalement, il y en a des Boliviens gentils ! Grace à eux j’arrive enfin à l’aéroport. J’ai 5 heures d’attenteque je passerai dans les toilettes handicapés, la tête dans la cuvette. À force de vomir alors que je n’ai rien dans le ventre, je commence à vomir du sang. Alors là je vous l’avoue, je me suis mise à paniquer. »Mais qu’est ce que j’ai ? ». Je craque devant les mecs d’American Aiways et eux me prennent en main et m’emmène voir le médecin. Ils ont surtout peur que je sois contagieuse et veulent savoir s’ils peuvent me laisser monter dans l’avion. Le médecin m’engueule presque en me disant que c’est rien, juste une infection, que oui ça fait mal mais qu’il ne faut pas que je le montre sinon ils ne me laisseront pas embarquer. Paniquée à cette idée, je me reprends, « allez Estelle tu es une battante ! ». J’avale un anti-vomitif que le médecin m’a donné et je monte dans l’avion. Je vous épargne les détails mais la journée d’avion a été interminable. La douleur venait, partait, je ne pouvais rien manger et en plus j’avais vraiment besoin d’une douche. Bref, je suis de retour en France et dans un piteux état.
Sinon ne vous inquiétez pas, je n’avais rien de grave, juste quelque chose de bien douloureux. Mais quand on ne sait pas, ça fait flipper.