COUP DE MOU DU VOYAGEUR

COUP DE MOU DU VOYAGEUR

19 mai 2016 Non Par ouestelle

Vous est-il déjà arrivé d’avoir un coup de mou pendant votre voyage ? Un moment de flemme ? Moi, je l’ai eu. Il m’ait tombé dessus sans prévenir au alentour du 13 mars 2016 sans que je ne comprenne ce qu’il m’arrive. 

Déjà, le 11 mars 2016 je fais mon trek sur un glacier et… ça me soûle quoi ! Vous comprendrez peut-être un peu mieux ce que j’ai ressenti si vous lisez l‘article en question mais je vais vous faire un petit résumé du truc : Je n’y ai pas réellement pris de plaisir. Je me suis fait peur, j’ai trouvé ça chiant et long et quand enfin j’ai pris mon pied, c’était le moment de faire demi-tour. Je n’ai pas eu les poils qui se sont dressés alors que tout le monde m’avait dit que c’était un truc de ouf. Je ne peux même pas dire que je suis blasée après avoir vu beaucoup de choses car c’était mon premier trek sur un glacier. Bref, je ne me comprends pas.

Puis le 12 mars, je sors toute la nuit, je m’amuse comme une folle, ça fait du bien et le lendemain ? Ben je traîne toute la journée au lit ! Et le jour d’après ? Aussi ! Et après deux jours à ne rien faire, dur dur de reprendre la route. Je me poste pour faire du stop avec une petite boule au ventre. Boule au ventre de stress ? Non, boule au ventre de flemme ! Je n’ai pas envie ! Je n’ai pas envie de marcher jusqu’à la sortie de la ville, je n’ai pas envie d’attendre et de lever mon pouce en regardant les voitures passer, je n’ai pas envie de faire la conversation avec mon chauffeur, bref, je n’ai envie de rien. Ou, si peut être, j’ai envie de rentrer chez moi, de me mettre dans mon lit et de regarde des programmes débiles à la télé. Heureusement pour moi, en France, je n’ai pas de chez-moi, donc j’ai ça pour me dire que ça ne sert à rien de rentrer. Mais voilà je l’ai….

Le coup de MOU !

 

Au début, je ne comprends pas très bien. Après tous ces treks où je me suis dépassée physiquement et mentalement, je me retrouve avec une flemme incomparable. LA flemme. Les jours qui suivent, je ne fais plus grand chose. Je me balade vite fait dans les villes, mais ça ne va pas plus loin. Je parcours plusieurs centaines de kilomètres sans réellement connaitre les lieux. Je profite surtout des personnes que je rencontre en chemin. La Estelle qui voulait TOUT faire avant a tout simplement disparue. Je n’ai, par exemple, pas été voir toutes les églises classées à l’UNESCO sur l’île Chiloé. Comme j’avais la flemme, je voulais prendre un tour pour me laisser guider mais il n’y en avait pas à ce moment là. Donc je n’ai rien fait. J’en ai marre de me lever tous les matins et de me dire qu’il faut que j’aille faire un trek, ou une visite, ou du stop.

Autre élément qui commence à pointer son nez également : je n’en peux plus de me voir toujours habillée de la même manière. Sur toutes les photos j’ai le même gilet, le même tee-shirt, le même pantalon… Je n’en peux plus. J’ai envie de faire du shopping, de me maquiller, de mettre des robes, des bijoux, des talons. Voilà je me trouve dégueulasse et j’aimerai bien me faire un peu belle. Mes cheveux sont secs et tricolores (mes racines, ma couleur, et la décoloration due au soleil), mes habits sont noirs de poussières et de terre, mes chaussures puent à 10 km, j’ai des trous partout dans mes habits, ma ceinture ne tient plus qu’à un fil, il manque une branche à mes lunettes de vue et surtout, j’ai pris du poids. Bref, me regarder dans le miroir devient une épreuve. J’ai honte de moi clairement.

Puis enfin mon confort et la routine commencent à me manquer. « Quooooooi ? ». Et oui, c’est possible. J’ai envie d’avoir MON chez-moi, avec mon lit, ma salle de bain, ma cuisine, bref, mon chez-moi. D’avoir toutes mes affaires, mes produits de beauté, ma décoration, et même de faire le ménage ! J’ai envie de reprendre un rythme normal, où je pourrais retourner faire du sport.

 

Bon, je me dis qu’il faut que je me motive et que j’arrive à me débarrasser de ce coup de mou. Il me reste quasiment deux mois de voyage, je ne vais pas passer mon temps à ne rien faire. Et pour tout vous dire, j’ai réussi à m’en débarrasser ! Enfin, j’ai réussi à le mettre en boule et à le mettre de côté.

Comment ?

D’abord, je me suis rassurée. J’en ai parlé autour de moi, j’ai même mis un mot sur le mur facebook d’une groupe de backpacker. Vu que je ne comprenais pas ce que je ressentais, j’avais besoin d’aide pour comprendre. J’avais peur qu’on me dise que les voyages ne sont pas fait pour moi. Mais pas du tout ! J’ai eu l’impression que ce « coup de mou » finit par arriver à tout le monde au bout de 6 mois de voyage en moyenne. On m’a conseillé de me poser quelques semaines dans un endroit le temps que ça me passe, ou de rentrer. Mais ni l’un, ni l’autre était une option. Je n’ai pas assez de temps pour me permettre de me poser plusieurs semaines.

J’ai tout de même fait un stop à Santiago de Chili et je me suis posée une semaine. Ce n’est qu’une semaine mais ça m’a déjà aidée. J’ai eu la chance de pouvoir louer un appartement tout neuf ce qui m’a apporté le confort qui me manquait. Pendant une semaine je n’ai pas fait grand chose à part faire à manger, faire le ménage (petits plaisirs de la vie de tous les jours) et regarder des séries. Enfin, du repos !

On m’a dit « Voyager ce n’est pas être en vacances, sachez prendre des vacances dans votre voyage ».  J’aime beaucoup cette phrase et c’est totalement vrai. Ma semaine à Santiago a été ma semaine de vacances.

Puis il a fallu que je continue de voyager tout de même. J’ai eu la chance d’avoir une amie de France qui habite au nord de Santiago donc j’ai été lui rendre visite. Pouvoir parler français et voir une amie de longue date, ça permet également de recharger les batteries. Ça fait du bien.

Pour la suite du voyage, j’ai d’abord fait beaucoup de choses en tour organisé. Ça permet de se laisser un peu porter, d’avoir moins de choses à penser et de garder un rythme un peu plus cool.

Enfin, je me suis dit que pour ma dernière étape, la Bolivie, j’aimerai bien avoir avoir un peu de compagnie en continue. Car oui quand on voyage on est jamais seul, on rencontre toujours du monde sur le chemin, mais c’est souvent l’histoire de quelques jours voir quelques heures. Me sentant fatiguée je me disais qu’un peu de compagnie pour toute la Bolivie ça m’aiderait vraiment. Et c’est là que j’ai rencontré ma petite Géraldine grâce au réseau Facebook. On a voyagé à deux pour le reste de mon voyage et ça m’a permis de mettre totalement de côté mon coup de mou. La chance a fait qu’on s’entendait super bien. Tous nos délires m’ont permis de retrouver la pêche et la motivation. Autre coup de chance : on a rencontré vraiment pas mal de personnes avec qui ont a voyagé plusieurs jours (d’ailleurs merci Nico, Alba, Dimitri et Louis), ce qui fait que j’avais l’impression d’avancer en famille, toujours dans une superbe ambiance. Quoi de mieux pour me rebooster ?!

Bref, à noter pour le prochain long voyage : Ne pas prendre de billet retour. Comme ça si je veux rentrer, je rentre. Si je veux me poser quelques temps dans un endroit, je me pose. Et je voyage au rythme que je désire. Peu importe si je ralentis le pas ou non.