
OAXACA
Du 5 février au 14 février 2016
Dernière destination pour moi dans ce grand pays et c’est avec un peu de nostalgie que j’écris ces lignes. J’avais acheté mon billet pour l’Argentine le 15 février, je revenais de Basse-Californie jusque Guadalajara le 5 février. J’avais donc 10 jours à tuer entre les deux et que faire ? Mon choix a vite été pris : tout le monde et surtout les mexicains eux-mêmes me parlaient de Oaxaca, il était temps d’y faire un tour.
J’ai donc acheté mon billet Guadalajara – Oaxaca City pour le 6 février, je prévois donc de dormir la nuit du 5 au 6 dans l’aéroport. Mais le 6 je me réveille et là je vois quoi ? Mon vol a été annulé, comme ça sans prévenir. Je suis BLASÉE. Car, on m’a déjà fait ce coup là entre Cuba et la Basse-Californie, 10 jours avant. Et me*de, je vais devoir dormir une nuit de plus dans l’aéroport. B-L-A-S-É-E. Bref je laisse tout le monde passer avant moi au bureau pour changer son billet, de toute façon j’ai le temps, je dors sur place. Une autre française est là aussi, elle était venue voir des amis sur Guadalajara et prévoit donc de retourner une nuit chez eux. Mais, alors que les autres passagers sont partis, le patron passe pour demander d’où nous sommes, il croit sûrement que l’on voyage ensemble. « France ». « ok, je vous réserve l’hôtel ». Whaaaat ? TROP COOL ! Donc on a eu le taxi aller-retour, la nuit avec petit-déjeuner et deux repas. Quoi demander de plus ? Car il y a dix jours, quand on m’avait fait le même coup, je n’avais eu le droit à rien du tout, même pas un sourire désolé. Pour information : ce ne sont pas les mêmes compagnies d’avion, mais les deux sont des compagnies low-cost. Bref, ça m’a permis de me reposer pendant une journée, de faire des économies, de dormir dans un bon lit, et surtout de faire la connaissance de Léa, l’autre française. Elle voyage depuis 8 ans en repassant par la France de temps en temps pour travailler. Et oui, faut bien de l’argent pour voyager. Je ne le sais pas sur le coup, mais elle deviendra vite une amie et un compagnon de voyage pendant mon séjour dans l’état de Oaxaca.
On passe donc une nuit dans cet hôtel qui coûte le même prix que mon billet d’avion. Puis on prend l’avion le lendemain pour la capitale de l’état de Oaxaca : la ville de Oaxaca. Oui, ils ont été cherchés très loin. Le hasard fait bien les choses : Léa a réservé le même hôtel que moi. Donc c’est sans vraiment le décider qu’on commence notre route ensemble.
Dimanche 7 février 2016
Après s’être installées, on va faire le tour de la ville. Il fait nuit et avant d’arriver sur la place principale, le Zocalo, on ne croise presque personne. Une première impression un peu décevante. Puis on arrive sur la place et là d’un coup on retrouve la vie bruyante mexicaine : plein de nourriture, des trucs à acheter en tout genre, des terrasses tout autour de la place et des groupes de musique par-ci par-là. Petite déception : pas moyen de trouver des tacos, il n’y a que des tamales (pâte de maïs cuit dans une feuille de banane avec viande ou autre), hamburgers, hot dogs et du maïs chaud tartiné de mayonnaise et de fromage. Bref, j’ai une envie de bière et de sortir. On s’installe sur une terrasse où on se fait aborder par je ne sais combien d’enfants (ils veulent manger nos chips ou nous vendre je ne sais quoi), par des personnes nous demandant de l’argent, des dames nous vendant des habits, puis par un groupe de 4 mecs qui nous invitent à les rejoindre. On finit dans un bar à danser jusqu’à je ne sais pas quelle heure de la nuit. Ça fait un bien fou. Mais je dois vous prévenir : Oaxaca n’a pas l’air d’être la ville idéale pour sortir car on a eu un peu de mal pour trouver un endroit.
Lundi 8 février 2016
Quel est le plan ? Pas de plan, j’ai bien envie d’aller à Hierve El Agua. Ça a l’air magnifique sur les photos. On hésite à réserver un tour pour le lendemain qui comprend Hierve El Agua, la ruine de Mitla, une fabrique de Mezcal – l’alcool de la région-, une fabrique de poterie du coin, et je ne sais plus quoi pour 180 pesos (9 euros) ou juste aller à Hierve El Agua par nous même dans l’après midi. La dame à l’accueil nous dit que dans le tour on aura le droit à moins d’une heure sur le site de Hierve El Agua. On décide donc d’y aller par nous même. Après coup, je conseillerais de faire le tour. Pourquoi ? Premièrement, car le transport aller retour juste pour ce site nous à coûté 133 pesos, presque le coup du tour. Deuxièmement, car le site est assez petit, donc une heure c’est suffisant. Et dernièrement, car ça nous a pris toute la journée à attendre à chaque fois d’autres personnes pour remplir les colectivos. Le site en lui-même est super beau. Et le chemin pour y aller, à travers les montagnes, est à couper le souffle. On rentre donc sur Oaxaca en fin de journée sans avoir le temps de faire autre chose. On retourne au même bar que la veille mais cette fois-ci personne ne vient nous aborder et on est tellement fatiguées qu’on rentre vite pour aller dormir.
Astuce pour Hierve El Agua :
Si vous voulez y aller par vous-même, il faut aller à la station de bus secondaire (segundaria) et prendre un colectivo pour Mita. Les colectivos ici sont tout simplement des taxis sur lesquels sont écrits les destinations. Petit conseil : aller à l’arrière car devant, c’est deux personnes pour un siège. Bref, jusqu’à Mita c’est 25 pesos. Vous dites au taxi que vous voulez aller à Hierve El Agua et il sera où vous déposer. Vous pouvez également prendre le bus qui vous coutera 18 pesos mais qui sera beaucoup plus long. Une fois à Mita, vous prenez un autre colectivo. Cette fois-ci, c’est une camionnette bâchée, et on va à l’arrière. L’aller-retour coûte 80 pesos. Voilà vous y êtes !
Mardi 9 février 2016
J’ai envie d’aller voir un peu la ville car en réalité, je n’ai pas vu grand-chose pour le moment. On se rend d’abord au marché artisanal. Je le recommande, il y a vraiment pleins de choses superbes et pas très chères. Parfait pour les cadeaux pour la famille. Puis on va au marché 20 de noviembre pour manger. Il parait que la nourriture de Oaxaca est la meilleure du Mexique. Hum, ça reste de la nourriture mexicaine en fait. On a mangé une genre de grande tortilla frite sur laquelle il y avait haricots noirs, fromage, poulet, champignons et d’autres choses. Ce n’est pas l’extase que m’avait décrit mes amis mexicains. Mais bon, ça se mange. On fait un petit tour dans la ville, c’est vite fait et on prend un colectivo pour Tule et son fameux arbre. Ca nous coûte 10 pesos. Le village est mignon mais tout petit. Une heure suffit pour faire le tour. Et l’arbre ? Mouais, il faut payer pour le voir de plus près sinon on reste bloqué derrière les grilles de l’église (l’arbre se trouve dans la cour avant de l’église). Effectivement il est énorme et avec l’église à côté c’est beau à voir.
On retourne sur Oaxaca et on se prépare car on a notre bus pour Puerto Escondido à 23h. On croise dans l’hôtel, un canadien, une californienne et un australien (mon dieu, que des anglophones !) qui nous proposent d’aller boire du mezcal. Il nous reste une heure avant notre bus mais pourquoi pas, surtout que Léa n’en a jamais goûté. Il faut toujours tout goûter, n’est ce pas ? Et ne vous inquiétez pas, on a eu notre bus pour Puerto Escondido.
Astuce :
Le bus de la compagnie ADO coûte plus de 400 pesos pour aller à Puerto Escondido, nous on a pris un genre des van et on en a eu pour 200 pesos, moitié prix ! Il y a deux compagnies qui font ça : Valla Escondido et Valla Pacifico. Autre avantage : des bus sortent toutes les heures. Et si vous prenez l’aller-retour c’est 300 pesos ! Gros désavantage : c’est très inconfortable à moins d’avoir la place à l’avant. Donc si vous voyagez seul, allez y 2 jours avant et réservez la place à l’avant. Mais de toute façon la route traverse les montagnes, c’est donc très sinueux, impossible de dormir.
Mercredi 10 février 2016
On arrive à Puerto Escondido à 7h du matin. On a quasiment pas dormi. Je suis décalquée. Je ne calcule plus rien. On paye le taxi 40 pesos pour se rendre à notre hôtel au niveau de la puenta sur la plage zicatela. La réception ouvre à 9h30, je me pose dans un hamac et dors directement. Petite parenthèse sur l’hôtel : Buena Onda. C’est le meilleur. J’ai payé 120 pesos pour un lit en dortoir, la cabane est à 300 et quelques, et tu peux planter ta tente pour 70 pesos. Tu as les pieds dans le sable toute la journée. Les patrons, français, sont super sympas. L’espace commun est sur la plage, avec vue sur la mer, et hamacs tout autour. Que demander de plus ? J’ai eu la chance de tomber avec des gens super sympas. À n’importe quelle heure de la journée, tu peux aller te poser dans cet espace, il y a toujours quelqu’un avec qui discuter. Et autour de l’hôtel tu as tout ce que tu as besoin : laverie, magasins, fruits et légumes, restaurants, location de surf, bar. Parfait ! Ah oui, c’est un spot pour les surfeurs, donc tu les vois le matin aller chercher la vague. Même si ce n’est pas du tout mon monde, j’ai trouvé ça super cool. Bref, assez d’argumentation, juste allez-y.
Avec Léa, on se motive malgré notre courte nuit et on longe toute la plage. Le but étant d’aller rejoindre le centre de Puerto Escondido. On s’arrête sur une plage magnifique, je n’ai plus son nom désolée.
Quel plaisir de nager dans une eau turquoise et chaude ! Car oui, il fait très très très chaud. D’ailleurs on a brûlé. Et pourtant c’est l’hiver ! Il parait qu’en été ça peut monter à 50, quelle horreur ! On reprend la route et on traverse un quartier résidentiel, sans croiser personne, c’est très calme, même trop calme pour le Mexique. Étrange. On est un peu perdues, où est le centre ? On comprend vite que ce quartier, avec ses très belles maisons, est surtout habité par des étrangers ou par de riches mexicains qui viennent ici en vacances. On croise enfin quelqu’un et demande notre chemin, et là surprise, on est allées trop loin ! Je suis crevée, la chaleur me tape sur le système, j’en peux plus. On arrive enfin au centre et là, déception. Il n’y a rien à part un grand marché dans un bâtiment. Pas d’église sur la place centrale, rien. On achète de quoi manger et on prend un colectivo pour 8 pesos pour rentrer à l’hôtel, juste à temps pour voir le coucher du soleil. Un des plus beau que j’ai vu.
Le soir, malgré ma fatigue, je me motive pour sortir avec les autres de l’hôtel car c’est l’anniversaire d’un gars qui travaille ici. Ambiance latino !
Jeudi 11 février 2016
Cette journée pourrait s’appeler « comment ne rien faire ou l’art du chill ». Même pas besoin de sortir de l’hôtel, ils y vendent bières et glaces, et des vendeurs ambulants viennent avec pizzas, empenadas et d’autres choses à manger. Après un peu trop de bière, je décide d’aller me baigner au coucher du soleil. Il fait enfin assez tempéré pour que je puisse sortir mon museau de l’ombre. Et quel pied de se baigner dans l’océan, avec ses vagues énormes et ce coucher de soleil magnifique. Attention : les vagues sont dangereuses et le drapeau est, je pense, tout le temps rouge. Mais j’ai kiffé. Tu te prends la vague, tu te laisses aller, tu ressorts et tu as le soleil juste en face de toi. C’était mieux que n’importe quelle drogue. La sensation de la mer, sa puissance, où tu ne peux rien faire, à part attendre et te laisser te faire retourner dans tous les sens. C’était …. Kiffant.
Vendredi 12 février 2016
Bon aujourd’hui, il faut quand même que je me bouge un peu les fesses. Léa me propose d’aller dans la montagne, il parait qu’il y a des fabriques de café que l’on peut visiter, et que l’on peut y faire des randonnées le long d’une rivière jusqu’à arriver à une cascade. Parfait ! Le problème c’est que les guides n’en parlent pas trop, les gens à l’auberge ne savaient pas grand-chose sur ça. C’est finalement un employé mexicain qui nous dit d’aller jusqu’à San Gabriel et de demander sur place. On part donc avec deux autres françaises pour prendre le bus pour San Gabriel qui est sur la route entre Puerto Escondido et Oaxaca. C’est donc avec la même compagnie qu’avec laquelle on était venu à Puerto, qu’on prend la route pour San Gabriel. Il y a un peu plus d’une heure de route et ça nous coûte 40 pesos. Arrivées sur place, personne ne sait trop nous renseigner. Seule une dame me dit d’aller vers un ranch où, je n’ai pas compris s’il y a une fabrique de café. Elle me parle de cabane, j’ai peur qu’elle pense que je veuille un logement. On prend tout de même la route. Les paysages sont magnifiques. La nature est luxuriante. En fait, c’est dommage que ce ne soit pas plus connu car c’est vraiment magnifique, et ça change de la plage. Je pense qu’il y a de bonnes randos à se faire. Quoique, tant mieux que ce ne soit pas connu, comme ça on s’est retrouvées toutes seules dans ce petit village. On croise par hasard un homme qui nous propose de nous guider. Il nous fait rentrer sur un terrain, on passe sur un pont qui n’est pas tout à fait rassurant et on arrive dans une rivière où des enfants sont en train de jouer. Nous aussi, on s’y baigne, ça fait du bien avec cette chaleur. Le monsieur nous explique qu’il y a une cascade plus loin mais qu’on pas le temps d’y aller. Car je ne l’ai pas encore mentionné, mais on a un tour de prévu le soir. J’en parlerai après. Bref, même si cette balade dans la montagne était courte, les paysages étaient splendides et ça valait le coup. On reprend le bus pour retourner sur Puerto.
Juste le temps de manger et le van vient nous chercher à l’hôtel. Direction le lagon de je ne sais plus quoi pour voir le plancton fluorescent. On est 5, ça nous revient à 250 pesos chacun (12,50 euros), plus on est, moins c’est cher. Et honnêtement ça valait trop le coup. Après 30 minutes de bus, on prend un petit bateau et rien que là, c’est le pied. Imaginez, de naviguer dans ce petit bateau, de nuit, on ne voit que l’ombre de la forêt autour. C’est déjà une expérience unique. Puis, arrivé à un certain point, le bateau accélère et se met à tourner en rond. Je sens l’air frais sur mon visage, sans savoir pourquoi il fait ça, je kiff. Il explique que c’est pour réunir le plancton et nous dit de mettre la main dans l’eau. Je ne suis pas très rassurée, je suis quand même sur une rivière où il peut y avoir n’importe quoi dedans. Mais j’y vais et là, la magie opère. Les mouvements de ma main activent la fluorescence des planctons et j’ai l’impression d’avoir de la lumière qui sort de mes doigts. Le guide nous dit de plonger et d’aller nager dans l’eau. Encore une fois, je ne suis pas au top de la confiance, mais tout le monde y va, alors je me lance. Et c’est juste … Whaouuu ! Rien que le fait de nager dans cette rivière, entourée de jungle, de nuit, avec juste les reflets de la lune pour avoir un peu de lumière, rien que ça, c’est incroyable. Puis, l’histoire des planctons, plus on s’agite, plus ça brille. C’est vraiment unique, incroyable… C’est un truc de FOU ! Bref, je recommande.
Samedi 13 février 2016
Aujourd’hui, c’est ma dernière journée à l’hôtel, dernière journée à Puerto Escondido, et on peut même dire, dernière journée au Mexique. Je suis un peu triste, quelque peu nostalgique. Je profite, je chill, discute avec tout le monde, range mes affaires, bref je ne fais rien de spécial. Juste le soir, on s’est retrouvé à diner à 15, c’était génial. Chacun avait cuisiné un peu, moi j’avais fait une petite salade de fruits. Et le pêcheur nous avait ramené un genre de thon rouge. Un des meilleurs poissons que j’ai mangé dans ma vie, si ce n’est pas le meilleur. Le lendemain j’ai un bus pour retourner sur Oaxaca, puis un autre pour Mexico city afin de prendre mon avion pour l’Argentine. Au revoir Mexico. Te quiero.