
TRINIDAD
Direction Trinidad ! Une des plus vielles villes du pays construite en 1514 par les espagnols. Elle a longtemps été coupée du reste de l’île car il n’y avait pas de route pour la rejoindre. Ceci explique pourquoi le style colonial a été conservé. C’est un des points les plus touristiques de Cuba avec La Havane. Alors autant vous prévenir, elle est blindée de touristes et de cars avec des groupes de personnes du troisième âge. Je me demande même s’il n’y a pas autant d’étrangers dans cette ville que de cubains. En tout cas ça parle espagnol, bien sûr, mais aussi allemand, italien, anglais et français, beaucoup trop français. Je n’avais jamais vu ça, c’est incroyable. Et pour moi qui ai l’habitude de parler français tranquillement car personne ne comprend, il a fallu que j’arrête les commentaires du genre « whaaa quel décolleté ». Mais malgré tout ce monde, j’ai vraiment aimé Trinidad.
Le premier jour, on a d’abord fait le tour de la ville. Comme le dit le guide du routard « la seule façon de vraiment apprécier Trinidad c’est d’aller se perdre dans les ruelles ». Mais il ne faut pas se contenter de son centre qui est certes, magnifique et typique colonial. Nous on a été se perdre dans le vieux Trinidad dans le barrio Los Tres Cruces au nord de la plaza mayor (prendre la rue Echerri et continuer tout droit), où les rues ne sont plus réellement des rues, où les calèches avec chevaux remplacent les voitures, où les maisons font peine à voir mais sont tellement belles et colorées. Alors oui c’est pauvre, mais ça a un charme fou. C’est un bon dans le passé, mais version cubain, toujours en couleurs et en musique. Autant vous prévenir, les femmes dans la rue vont vous demander du savon, des vêtements ou des bonbons pour les petits. Moi malheureusement, je n’avais rien à offrir, mais si je reviens j’emmènerais quelques savons dans mon sac. Car franchement, un savon, pour nous, ce n’est rien du tout. Et si ça peut faire plaisir à quelqu’un… Ou on a tous des vielles fringues qu’on ne met plus. Ça m’a fait quand même mal au cœur car elles ne demandaient pas de l’argent mais des produits simples. Tu sens que la vie ici n’est pas facile, que l’argent ne court pas les rues et qu’il manque beaucoup de choses.
En faisant le tour de la ville, nous nous sommes arrêtés au Palacio Cantero où se situe le musée municipal. L’entrée coûte 2 CUC. En lui-même, il n’a aucun intérêt mais ce qui est intéressant c’est de monter au sommet de la tour qui offre une superbe vue sur la plaza Major et sur les campagnes environnantes. C’est plutôt pas mal.
En fin de journée, après avoir vu la ville en long, en large et en travers, nous sommes allés jusqu’au Mirador de la Vigía. Pour s’y rendre il faut prendre la rue Simon Bolivar qui part de la Plaza Major et ensuite marcher environ 30 minutes. La balade est sympa, en dehors de la ville, elle grimpe juste un peu. On arrive donc à ce fameux mirador qui est tout simplement un point de vu en hauteur au pied d’une antenne. Nous apercevons des touristes sur le toit d’une « maison » ou « cabane », je ne sais pas comment appeler ça, qui nous font signe de les rejoindre. En fait il y a un cubain qui attend les touristes à la fin du chemin et qui leur proposent de monter là et offrent quelques explications. Bien sûr, les touristes doivent sûrement donner quelques pesos en pourboire à la fin. Mais en réalité, vous pouvez y monter sans lui. Il faut contourner les bâtiments qui se trouvent au sommet du chemin par la droite et vous verrez une échelle pour monter sur le toit. D’ici la vue est magnifique. Vous êtes en dehors de la ville, en pleine nature, il n’y a quasiment personne voir personne, c’est superbe. On s’est posé la quelques instants, seuls au monde, c’était superbe.
Le soir, on se rend dans la pizzeria à côté de notre casa, puis je commence à entamer la discussion avec la tenancière et un client cubain. C’était super sympa. Ils m’ont même invitée le lendemain à manger avec eux et m’ont offert quelques bières. J’ai finit par passer toute la soirée là à discuter avec eux. J’ai appris pas mal de chose sur eux, sur les cubains, sur leur vie. C’était très intéressant. Je me suis rendue compte que j’avais de la chance de parler correctement espagnol pour avoir ce genre de conversation. Surtout que dans la journée, j’avais déjà beaucoup échangé avec un cubain de 77 ans qui parlait super bien français. J’ai donc, pendant cette journée, appris beaucoup sur la vie à Cuba et je me suis rendue compte que les cubains sont super sympas. La relation qu’ils ont avec les touristes peut être autre chose qu’une relation d’argent. La preuve, le vieux m’a offert un billet de collection avec le Che qu’il vend normalement 1 CUC car je n’avais pas d’argent sur moi. J’étais un peu mal à l’aise pour cette homme car il m’avait montré sa carte de pension de retraite et il ne touchait que 250 CUP, soit 10 CUC, par mois. Je comprends mieux pourquoi il y a tant de personnes qui viennent t’aborder pour te vendre tout est n’importe quoi. Pour nous 1 CUC, c’est 1 euro, ce n’est rien et pour cet homme c’est un dixième de son salaire. C’est énorme. Il a osé me dire qu’il était très déçu de la révolution de Castro et qu’il espérait que les choses changent, j’espère aussi. Vous ne pouvez pas vous imaginer ce que c’est, vous devez le voir. Ces magasins quasiment vides, ils n’ont aucun loisir, à part la télé, la musique et l’alcool, ils n’ont pas d’argent, et pourtant ils ont le sourire. J’ai appris tellement de choses ce soir là, comme quoi il n’y a quasiment aucun racisme entre les latinos, les noirs et les blancs, il n’y a pas non plus de discrimination sur les gays et lesbiennes. La propriétaire de la pizzeria m’a dit, par exemple, qu’elle était homosexuelle et qu’elle n’avait jamais eu de problème par rapport à ça et qu’elle ne le cachait pas. Bref, je pourrais vous raconter ce que j’ai entendu ce jour là pendant une heure, c’était vraiment intéressant.
Sinon comment décrire cette ville en peu de mots ? Une ville coloniale avec l’ambiance cubaine. Le soir on peut aller se poser sur les marches à côté de la plaza Mayor, en bas de la Casa de la Musica (maison de la musique), pour écouter de la salsa, boire une bière, voir du monde. C’est un peu le rendez-vous de tout le monde et l’ambiance est super sympa et conviviale. Il y a même les serveurs des bars d’à côté qui viennent te servir sur les marches. Tu peux également aller directement sur la terrasse de la Casa de la Musica pour aller voir les danseurs de plus près et être au cœur de l’ambiance mais il faudra payer l’entrée qui vaut 1 CUC.
Le deuxième jour, nous nous sommes rendus à la plage d’Ancon. Normalement il y a un bus qui passe plusieurs fois dans la journée en face du bureau de Cubatour mais après avoir attendu 20 minutes pour être sûrs de l’avoir, le bus est passé et il était déjà plein. Il était 11h et le prochain était à 14h. On a du donc prendre le taxi pour 2 CUC chacun alors que le bus est à 2 CUC l’aller-retour. Mais bon, ce sont les aléas du voyage, non ? Le bon côté de la chose c’est qu’on a partagé notre taxi avec Margot et Léa, une française et une allemande qui voyageaient ensemble. On est donc restés avec elles toute la journée. Mon dieu que c’était dur de parler anglais ! Mais bon, c’est bien, j’ai justement besoin de me remettre en selle. La plage est vraiment belle, sable blanc, eaux turquoises et bleu foncé par moment. Il n’y a qu’un seul hôtel, et peut-être une ou deux pizzerias et bars. C’est donc vraiment tranquille et plutôt sauvage. Après, ce n’est pas non plus la plage paradisiaque mais c’est beau.
Retour le soir sur Trinidad, et après une pizza, pour changer, on a bu quelques bières sur les marches en écoutant la salsa de la Casa de la Musica. On rencontre encore d’autres personnes, on parle avec des français, des israéliens, un américain… Bref, c’est vraiment sympa.
Troisième et dernier jour à Trinidad, on a envie de faire un truc un peu nature et de marcher donc on prend la route pour le Parque de los Indios. Vu qu’on veut marcher et qu’en même temps ça nous arrange de faire quelques économies de taxi, on y va donc à pieds. Au total, aller-retour, il y a 16 km donc rien du tout. Avant de rentrer dans le parc, le chemin se fait le long d’une route, au milieu de rien et de nature. Puis, une fois dans le parc, le chemin n’est plus que de terre et de rochers. On arrive à la cascade après 3 heures de marche. Elle est sympa mais ce n’est pas non plus le truc de fou. Après quelques sauts et quelques brasses, on sort vite de l’eau car elle est quand même bien froide. On rebrousse chemin mais avant de sortir du parc, on s’arrête au restaurant. Le buffet est à 10 CUC. Je me dis que pour une fois ça me changera des pizzas, sandwichs ou spaghettis. Ben, ça ne valait pas ce prix là. Il y avait du riz blanc, des haricots noirs, de la purée de je ne sais quoi, du poisson et du port. Rien de merveilleux en terme de goût. Bref, déception. Je retourne vers les pizzas pas chères. Ah et j’ai oublié de le dire, mais le parc coûte 9 CUC. C’est vraiment hors de prix. Ça vaut 1 ou 2 CUC pas plus. Et on voit que les touristes sont pris un peu beaucoup pour des vaches à lait car on paye autant pour 40 min de marche et une cascade/forêt pas non plus de ouf alors que les cubains payent 20 CUP, soit moins de 1 CUC. Moi j’avais envie de nature et donc j’ai payé mais je me rends compte que Cuba n’est vraiment pas un pays à visiter pour ça. On va à Cuba pour les cubains, le saut dans le passé, la vie mais pas réellement pour les forêts, les montagnes, les rivières ou je ne sais quoi. *Correction après avoir fait le chemin jusqu’à Santa Clara : je pense qu’il y a de supers coins très natures un peu perdus dans la campagne cubaine comme par exemple la vallée de los Ingenios ou le massif de l’Escambrey. Mais pour vraiment en profiter il faut être véhiculé ou être près à dépenser des tonnes en taxi.
Le soir, on rejoint l’allemande Léa qui va se joindre à nous pour le reste du voyage et on va boire des bières sur les marches après avoir mangé une pizza, pour changer. Crevée je rentre, notre taxi vient nous chercher demain à 9h pour aller à Santa Clara.
« Astuces pour Trinidad :
– Pour se loger, rien de plus simple, il y des centaines de casas particulares, pas de soucis à vous faire et pas besoin de réservation.
– Pour manger : alors attention, Trinidad est plus chère que les autres villes de Cuba. Autant à La Havane et à Santa Clara (mon étape suivante), on trouve des cafétérias tous les 100 mètres qui offrent à manger pour rien, autant là c’est un peu moins simple. J’ai quand même dégoté quelques bons plans.
o La cafétéria « la trinitaria » (on peut rentrer à l’intérieur, avec devanture bleu) sur la rue Piro Guinart à côté de la centrale d’autobus Viazul. C’est vraiment pas cher, parfait pour le petit déjeuner. Il offre sandwichs entre 10 et 15 CUP, petits gâteaux pour 1 ou 2 CUP, le café à 1 CUP et le jus d’orange à 3 CUP.o Le rapido, sur le coin du Parque Cespedes, vend des bières à 1,5 CUC jusqu’à 2 heures du matin.
o Dans cette même rue, la rue José Marti, il a le deux restaurants sympas. Le Taco loco, qui offre une nourriture (tacos, pizza…) plutôt bonne pour 2 ou 3 CUC. Juste à côté, il y en un autre dont je ne me rappelle plus le nom qui a deux cartes, une en CUC, une en CUP. Bien sûr celle en CUP est moins chère. La pizza est bonne et coûte entre 20 et 30 CUP. Les spaghettis sont dans le même ordre de prix. Les sandwichs vont entre 10 et 20 CUP.
o Dans tous ces restaurants ce qui coûte cher c’est de boire. La bière coûte minimum 25 CUP, aussi chère que le plat ! Une bouteille d’eau de 1,5 L est vendue à 1,5 ou 2 CUC. C’est clairement hors de prix et c’est là que l’on voit que Trinidad est plus chère.
o Pour aller de La Havane, nous avons pris un taxi collectivo, au même prix que Viazul -25 pesos. L’avantage c’est que tu n’es pas limité aux horaires de bus peu fréquents, tu vas plus vite que le bus, et tu n’es pas obligé d’acheter tes billets 24 h avant. Mais c’est un peu moins confortable que le bus et vous perdez du temps à discuter avec les taxis pour avoir un prix correct. Alors qu’est ce qu’un prix correct pour un taxi collectivo ? Vous ne devez pas payer plus cher que le prix de l’autobus. Mon pote m’a même dit qu’il avait réussi à négocier moins cher que le bus mais pour le moment je n’y suis pas à arrivée. Pour la route de Trinidad à Santa Clara on a payé 25 pour trois alors que l’autobus coûte 8 chacun, mais ça nous arrangeait niveau horaire. Et on était avec d’autres personnes qui ont payé plus que nous, genre un couple d’anglais ont payé 30 pour deux. C’est le jeu de la négociation ! »
Conclusion sur Trinidad, moi j’ai vraiment adoré cette ville et son ambiance même si c’est très très touristique. C’est un Must.