PREMIERS PAS CHEZ FIDEL

PREMIERS PAS CHEZ FIDEL

5 février 2016 Non Par ouestelle

Premières heures à Cuba et plus précisément à La Havane et déjà un million de choses à dire. Je pense réellement que c’est un pays unique, on trouve ici ce que l’on peut trouver nul par ailleurs. Déjà l’aéroport, c’est quand même la capitale du pays et pourtant c’est le plus petit aéroport que j’ai vu dans ma vie. La décoration date des années 60, c’est assez déroutant. Même l’aéroport de la petite ville d’Aguascalientes au Mexique était plus moderne que celui là. Autre chose marquante, la douane féminine ou je ne sais pas comment on appelle ça, est en mini jupe et certaines avaient même des collants résilles. C’est tout de même… Déconcertant

Puis premier problème, les machines pour retirer de l’argent ne prennent pas la Mastercard. Juste « What the fuck ?! ». J’avais lu partout sur internet et dans les guides que la Visa et la Mastercard étaient acceptées et non. Alors GROS conseil : prenez une Visa ! Car je me suis rendue compte par la suite que ce n’était pas qu’à l’aéroport. Bref, heureusement j’avais des pesos mexicains que j’ai pu échanger.

Je pars pour prendre le taxi et surtout, ne payez pas plus de 20 CUC. Ah oui, je dois expliquer qu’ici il y a deux monnaies : le peso convertible – CUC – et le peso national – CUP. Un CUC vaut plus ou moins un euro et un euro vaut 25 CUP. Les deux monnaies s’utilisent dans le pays mais, si on veut généraliser, le CUC c’est plus pour les touristes et le CUP pour les cubains. Je vous conseille d’avoir les deux mais j’en reparlerai plus tard. Pour l’instant, revenons à notre histoire de taxi. Je disais, ne payez pas plus de 20 CUC pour aller de l’aéroport au centre de La Havane. Moi, un mec m’a proposé 30, et sans que je ne dise quoi que ce soit, il a baisé à 25 puis 20. Je lui ai dit que j’allais voir pour partager le taxi mais je n’ai trouvé personne. J’ai, par chance, rencontré un couple franco-mexicain, qui m’a expliqué qu’ils avaient réservé un bus, ou plutôt un guagua comme ils disent ici – prononcez « wawa ». J’ai donc demandé à la responsable si elle avait encore de la place et ils m’ont amenée à mon logement pour 15 CUC. C’est donc avantageux si on est tout seul.


Ke loge dans « una casa particular ». C’est LE moyen pour se loger à Cuba. C’est un peu du Airbnb, c’est-à-dire que ce sont des particuliers qui louent une chambre aux touristes. Il y en a des dizaines voir des centaines dans chaque ville. Elles sont reconnaissables par ce symbole qui est affiché sur la maison ou parce qu’il y est écrit « room to rent » ou « Hostal » mais ce ne sont pas des hostels.

se loger cuba casa particular

Il suffit de se promener dans la ville, c’est impossible de ne pas en voir une, de toquer à la porte et de demander s’ils ont une habitation de libre. Ça coûte 25 CUC la chambre, donc à deux ça fait 12,5 chacun, c’est raisonnable et à 3 encore moins cher. Tu peux également y manger, le repas coûte en général 10 CUC et le petit-déjeuner 5 CUC. Autant dire que pour moi, étudiante, c’est trop cher. Moi, j’ai eu de la chance, c’était mon pote que j’ai rejoint qui avait fait la réservation et la dame était très gentille. Car oui, pour Cuba, je voyage avec un pote qui avait acheté, par hasard, ses billets d’avion pour la même période que la mienne. Il était arrivé 10 jours avant moi et donc avait déjà eu le temps de voir comment fonctionne le pays, plutôt pratique pour moi.

Sinon, il a des hostels à La Havane, mais pas beaucoup, genre 3, ils coûtent 12 CUC. Si on est tous seul c’est bien pratique. Mais je ne suis pas sûre qu’il y en ait dans les autres villes.


Et donc il m’explique une des choses très particulière du pays : internet. Pour pouvoir se connecter au wifi il faut acheter des cartes qui te donnent un code et un identifiant. Pour cela il faut aller à Ectesa, le telepunto qui est l’unique distributeur d’internet du pays. Il y a des cartes qui te donnent accès à une heure de wifi et celles de 5 heures. Chaque heure coûte 2 CUC. Après avoir acheter ta carte il faut trouver un endroit où il y a du wifi. C’est possible d’en trouver dans les grands hôtels et dans les parcs. Par exemple, l’hôtel Florida a un salon et c’est normal d’y squatter pour avoir internet. Donc tu vois par moment, plusieurs personnes dans la rue sur leur téléphone au même endroit. C’est un « wifi squatte », il doit y avoir un hôtel à côté avec internet. Conclusion : c’est chiant et ça veut dire que les gens n’ont pas internet chez eux. On est quand même chanceux, nous, avec la Freebox, c’est tellement plus simple.

Autre point sur la communication : les téléphones. Pendant très longtemps il n’y avait pas de téléphone portable à Cuba. Aujourd’hui il commence à y en avoir mais très peu. Du coup, il a des murs dans la rue où tu trouves 4/5 téléphones accrochés dans le même genre que la cabine téléphonique qui a presque disparue en France (RIP). Encore une fois, il faut aller acheter une carte pour pouvoir y téléphoner.


Deuxième chose surprenante, la nourriture. Il n’y a pas de gros supermarché, seulement quelques shops avec très peu de produit. Ils ont accès à peu de choses. Du coup la gastronomie cubaine est très limitée et pas très bonne. On se retrouve toujours avec les mêmes choses : pizza, sandwich, spaghetti, riz et haricots, poulet ou porc. Et il a bien sûr, la fameuse langouste de Cuba.

Bref, c’est le communisme. C’est un autre monde.


On décide de sortir malgré la pluie et le vieux Havane est… Unique. Ce sont de très vieux bâtiments, à moitié en ruine, colorés. C’est assez particulier car ça sent la pauvreté mais c’est tout de même très très beau. Ça a son charme. Sans oublier les vielles voitures américaines qui parcourent les rues par centaines. Je savais que Cuba était connue pour ça mais je ne pensais pas en voir autant. C’est vraiment superbe. En réalité, Castro a interdit l’exportation de ces vieilles américaines pour être sûr qu’elles restent sur le territoire. Pas bête la guêpe !

La Havane Cuba

Autre chose qui m’a interpelée : les gens vivent dans la rue. C’est à dire qu’il y a toujours du monde dehors. Ils mangent dehors, jouent aux échecs dehors, squattent dehors, ou ils restent juste là à ne rien faire. C’est impressionnant, même les portes des maisons restent ouvertes. Et il faut l’avouer, les cubains sont beaux. Pas dans le sens beau gosse (même s’il est vrai qu’il y a des cubains vraiment pas mal) mais dans le sens qu’en les regardant tu sens… Je ne sais pas comment décrire ce que j’ai ressenti. J’ai eu l’impression qu’ils étaient riches de l’intérieur, je ne sais pas, c’est bizarre. Et en plus il y a des noirs, des blancs et des latinos, après 6 mois au Mexique où il n’y a quasiment que des latinos, peu de blanc et pas du tout de noir, ça m’a fait plaisir de revoir ce mélange des genres.

cigarre La Havane cuba

On a été manger une pizza, et c’est là que c’est utile d’avoir des CUP. Car si tu veux faire des économies, il faut aller manger dans les petits trucs pour les cubains et non dans les restaurants pour touristes qui sont hors de prix en comparaison avec la qualité des plats. Et dans ces lieux pour cubains, on paye en CUP. Tu peux payer en CUC mais ils ne vont pas te rendre la monnaie ou je ne quoi mais la majorité du temps ils vont trouver un truc et donc tu vas finir par payer plus cher. Pour avoir des CUP, tu peux les échanger avec n’importe qui dans la rue sachant que pour 1 CUC ils vont te donner 24 CUP. Bref, la pizza individuelle coûte, par exemple, 15 CUP, donc 60 centimes d’euro. Bref, la vie est moins chère en CUP.

Le lendemain on retourne se balader dans la ville et mon sentiment d’être dans un autre monde se confirme. Ces vieux bâtiments colorés en ruine dans le vieux quartier, les gros bâtiments américains de 1920 dans le centre comme la réplique du Capitole par exemple, les gens dans la rue, les mecs torse-nus, les filles habillées de manière très… attractive on va dire, la musique cubaine, les rues défoncées, les voitures d’un autre temps, les touc-toucs, le vieux qui fume son cigare long comme mon avant-bras, les gens qui veulent te vendre je ne sais quoi, ceux qui t’accostent pour te faire rentrer dans leur restaurant, … Bref, je vais m’arrêter là mais c’est vraiment à voir.

On est monté en haut de la tour de la plaza vieja. Tu payes 2 CUC pour avoir accès au sommet et pour regarder les alentours via les images d’un périscope projetées sur un genre d’écran blanc circulaire. Je ne sais pas comment l’expliquer et le décrire mais c’est super sympa. Et le gars qui fait la présentation donne quelques explications intéressantes. Puis la vue du toit est incroyable. Tu as une vue à 360 avec d’un côté le port et l’industrie et de l’autre, la ville. Pour 2 CUC, je recommande d’y monter, c’est vraiment sympa.

Vue sur la Havane CUba

Ah mais oui, il faut que je revienne sur la question de la carte bleue. Donc je n’avais que les 50 CUC que j’avais échangés la veille. Mon pote savait qu’à la banque « banco financiero internacional », ils acceptaient la Mastercard, pas à la machine mais au guichet. On arrive et là, fermée. Elle rouvre lundi et on est samedi. La me*rde. On demande à des gens dans la rue, et non pas de Mastercard seulement Visa. On insiste et continue d’aller d’une banque à une autre. Finalement dans la rue Obispo, il y a une banque nationale qui accepte la Mastercard. Victoire ! Donc, si vous pouvez, prenez une Visa qui est acceptée à chaque machine, sinon venez à cette adresse.


On a été manger au jardín del Oriente qui est un restaurant national. Car oui, tu as les restaurants privés et ceux qui appartiennent à l’État. Honnêtement, n’allez pas à ce restaurant. Alors oui c’est moins cher que la plupart des autres restaurants (4 CUC le plat principal) mais la nourriture est fade, ça n’a pas vraiment de goût et tu as encore faim après. Par exemple j’avais pris un bifteck aux oignons. J’avais l’impression que les oignons avaient été cuits à l’eau et c’était accompagné d’un riz blanc sans saveur. Bref, ça ne vaut pas le coup.


Sinon, j’ai eu le sentiment que les cubains étaient très sympathiques (moins que les mexicains tout de même) même s’ils ont un rapport à l’argent particulier. Ils veulent toujours te vendre un truc et même si la plupart te laissent tranquille après un « No gracias », certains sont très insistants et c’est assez chiant. Et j’ai eu l’impression, selon ce que m’avait dit mon pote, qu’il faut toujours négocier car ils abusent au niveau des prix. Par exemple, pour aller du centre jusqu’à la centrale de bus, il m’a expliqué que la première fois il a payé 10 CUC, la deuxième fois 8 CUC et la dernière fois 3. Il faut donc négocier les taxis !

Après cette première journée voici quelques prix références (attention prix en CUC et en CUP – 1€ = 1 CUC = 25 CUP) :
– Une chambre dans une casa particulares : 25 CUC
– Un repas dans un restaurant touristique : entrée 5 et 15 CUC
– Une pizza dans la rue : entre 10 et 20 CUP
– Une bière dans les lieux non touristiques : entre 1 et 2 CUC
– Un sandwich : Entre 1 et 2 CUC
– Une canette de soda : 0,80 CUC et il y a très peu de Coca Cola !
– Une bouteille de rhum : 5 CUC pour 70 cl
– Un paquet de cigarettes nationales : 1 CUC
– Un café dans la rue : 5 CUP
– Un café dans un restaurant touristique : entre 1 et 3 CUC

La suite à Trinidad!